Toute démarche scientifique se fonde sur la mesure. Les scientifiques et chercheurs ne conçoivent pas l’exercice de leur travail sans avoir au préalable discuté et fixé le système de mesures, afin que les résultats qu’ils visent, ou qu’ils pourraient atteindre, puissent être authentifiés, soumis à comparaison, critiqués et utilisés. La mesure est en effet le fondement de la discussion et de l’avancée de la science. C’est avéré dans les sciences dures. Cela s’est fortement développé depuis une cinquantaine d’années dans les sciences dites molles comme, par exemple, la sociologie, ou même l’Histoire. Il paraît bien difficile, en tout cas hasardeux, que l’Investissement Socialement Responsable cherche à échapper à cette règle. Soulignons de surcroît que la pratique d’un certain nombre d’institutions de régulation, de recherche, de coopération internationale a développé des indicateurs, d’ailleurs pour nombre d’entre eux, adoptés par les entreprises. L’engagement de l’Investissement Socialement Responsable dans une telle démarche permettrait à coup sûr aux acteurs, qui observeraient une telle discipline, de renforcer la rigueur de leur approche et de contribuer ainsi à générer une forte progression des mentalités et des attitudes.

La Financière Responsable, persuadée très tôt de la nécessité de la mesure, s’est engagée dans cette approche avec ses moyens, s’appuyant sur une formidable ardeur fondée sur la conviction, et une aide très conséquente des Pouvoirs Publics par l’attribution d’un Crédit d’Impôt Recherche. Elle a donc accumulé des données en constituant des séries portant bientôt sur plus de 10 ans et afférant à plus de 120 indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance pour près de 170 entreprises européennes cotées. De plus, il a fallu donner aux données une valeur incontestable, notamment auprès des entreprises qui sont très souvent les plus directement concernées ou sensibles sur ces sujets. A donc été retenue une règle absolue : toutes les données sont fournies par les entreprises elles-mêmes et elles sont toutes de nature publiques ; elles sont donc crédibles et peuvent être par construction « opposables » aux entreprises et aux tiers. Ce très important travail de collecte et d’organisation a permis de significatives avancées dans la gestion financière, en intégrant avec sens les données extra financières dans les décisions d’investissement, aux côtés des données financières. Incontestablement, la gestion financière en est sortie grandie, améliorée car plus solide ! De plus, dans le grand mouvement initié par les pouvoirs publics dans le domaine de l’explication et du compte rendu (article 173 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte), l’utilisation de mesures de qualité constitue un gage citoyen, sérieux et constructif.

Désormais, il apparaît à La Financière Responsable qu’il est maintenant temps, compte tenu de son expérience dans ces domaines, de montrer ou démontrer avec des indicateurs à l’appui, ce que la mesure apporte et les limites ou dangers qu’elle peut comporter à raison d’une lecture trop rapide, ou trop orientée.

S’appuyant sur la base de données, fondement de l’Empreinte Ecosociale® publiée tous les ans, La Financière Responsable publiera régulièrement dans son blog des courts articles montrant pour des indicateurs sélectionnés comment ils se définissent, quels chiffres ils présentent et quelles interprétations, ou quels travers, ils sont susceptibles de générer.

Bien évidemment, dans tous les cas, La Financière Responsable se tient prête à engager à ce sujet le dialogue avec les personnes qui le souhaiteraient.

Olivier Johanet
Janvier 2018

Pour plus d’information lfr@lfram.fr

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